Les défis d’une Église nationale

Les transformations que traverse l’Église catholique romaine sont de plus en plus marquées. La diminution du nombre de prêtres et d’agents pastoraux, la baisse de la participation à la vie ecclésiale ainsi que les départs croissants de fidèles ne représentent que la partie visible d’une crise plus profonde. Que révèlent ces évolutions pour les Églises nationales (EN)? Et quels défis majeurs doivent-elles désormais relever?

L’Église nationale catholique du canton de Berne se définit comme une organisation de service, opérant en arrière-plan et garantissant un bon fonctionnement de l’Église.

Fournir les ressources humaines et financières indispensables à la vie ecclésiale locale.
Veiller à la réalisation des tâches pastorales à l’échelle cantonale par l’intermédiaire de services spécialisés et de missions.
Assurer une présence dans le débat politique du canton afin d’influencer les conditions cadres
dans lesquelles les Églises peuvent exercer leur mission.

Les changements à venir au sein de l’Église se reflètent également dans le travail concret de l’EN. De nombreux défis devront être relevés, seuls ou en collaboration avec la pastorale. Le plus important d’entre eux sera la mise à disposition des ressources humaines nécessaires au travail pastoral. La pénurie de personnel, bien visible aujourd’hui, ne fera que s’intensifier.

Du point de vue de l’ECR, une réflexion s’impose: d’autres profils que celui de théologien pourraient-ils assumer certaines tâches pastorales ? Cette question en entraîne une autre : quelles
missions l’Église catholique pourra-t-elle, et souhaitera-t-elle, encore remplir à l’avenir?

La question des abus a profondément entaché l’image de l’Église catholique. Cela se fait particulièrement sentir dans le domaine politique: le Grand Conseil et les autorités cantonales observent de très près la manière dont l’Église traite cette problématique. Le rétablissement de la confiance est une priorité absolue, d’autant plus que le soutien financier du canton en dépend directement.

En nous tournant vers l’avenir, il devient évident que l’organisation actuelle de l’Église et la forme du travail pastoral doivent être repensées en profondeur. La tendance va vers la création de structures plus grandes, mais avec moins de personnel théologique.

Dans ce contexte, les responsables pastoraux comme les membres de la base sont appelés à faire preuve d’un engagement commun, d’ouverture
et de flexibilité. C’est à cette condition que la vie ecclésiale pourra continuer à répondre aux besoins des fidèles.

En tant qu’Église nationale, nous sommes confiants dans notre capacité à nous adapter à ces nouvelles réalités.

Regula Furrer Giezendanner
Secrétaire générale Église nationale catholique romaine du canton de Berne