Équipe pastorale élargie de l’Espace pastoral Pierre-Pertuis : Premier rang, de gauche à droite, Mmes Aline Nkiragateye et Mirjam Froidevaux, M. l’abbé Christian Schaller. Deuxième rang, de gauche à droite , M. le diacre Michel Monnerat, M. l’abbé Jean Jacques Theurillat, MM. Jean-Louis Crétin et Jean-Louis Finidori.
La vie pastorale du Jura bernois s’apprête à vivre une étape importante avec la création de l’Espace pastoral Pierre-Pertuis. Cette nouvelle structure, souhaitée par le diocèse de Bâle, rassemble les quatre paroisses francophones du canton de Berne : Malleray, Tavannes, Tramelan et le Vallon de Saint-Imier.
Au-delà d’un changement administratif, il s’agit d’un mouvement pastoral visant à unir les forces, encourager la collaboration et répondre plus largement aux besoins spirituels et communautaires d’aujourd’hui. Pour mieux comprendre les motivations, les enjeux et les perspectives de ce projet, nous avons rencontré l’abbé du Vallon de Saint-Imier, engagé dans ce processus de création, Monsieur Jean Jacques Theurillat.
Qu’est-ce qui a motivé la création de ce nouvel espace pastoral dans le Jura bernois, et comment s’est déroulé ce processus
La création de l’Espace pastoral Pierre-Pertuis répond à une volonté du diocèse de Bâle. Il s’agit de rassembler les paroisses francophones du canton de Berne dans une même structure, de manière cohérente avec l’organisation des autres régions. Entre Bienne et le canton du Jura, quatre paroisses sont concernées : Malleray, Tavannes, Tramelan et le Vallon de Saint-Imier. C’est donc naturellement qu’elles sont appelées à former ce nouvel espace pastoral.
L’idée était déjà présente depuis plusieurs années, mais le processus s’est accéléré avec deux échéances importantes au 1er janvier 2026 :
- L’intégration de Moutier dans le canton du Jura, ce qui redéfinit clairement les frontières pastorales
- La décision de l’Église nationale du canton de Berne d’attribuer les postes non plus par paroisse, mais par espace pastoral
Pour être alignés avec ce nouveau mode de fonctionnement, il était essentiel que le Jura bernois dispose également de son propre espace pastoral.
Par ailleurs, dans le canton de Berne, la structure administrative ecclésiastique doit suivre le modèle des communes politiques. Il a donc été nécessaire de créer un syndicat de paroisses, ce qui représente une démarche spécifique à notre canton. Dans le Jura, par exemple, une simple convention entre communes ecclésiastiques suffit. Ici, cela a demandé un travail administratif particulier et conséquent.
Qu’est-ce que cette création change concrètement dans la vie des communautés du Jura bernois ?
Dans un premier temps, les changements seront peu visibles pour les paroissiens. La principale évolution concerne le fonctionnement interne : les agents pastoraux passeront de deux équipes distinctes à une seule équipe au service de l’ensemble de l’espace pastoral. Au lieu d’être responsables chacun d’une paroisse, ils agiront ensemble pour toutes les communautés.
Cela se traduira surtout dans la manière de concevoir et porter les projets pastoraux. Quelques actions seront proposées à l’échelle de tout l’espace pastoral, comme un pèlerinage commun en 2026 ou certaines offres de catéchèse, notamment pour la préparation à la confirmation.
Pour le reste, il n’y aura pas de bouleversement immédiat dans la vie des paroisses. L’objectif est plutôt d’encourager davantage de liens entre communautés, de valoriser les forces de chacun et de mutualiser certaines initiatives quand cela est pertinent.
Quelles sont les valeurs et les intentions qui ont guidé cette réorganisation ?
L’idée centrale de l’espace pastoral est celle de l’enrichissement mutuel : apprendre à mieux se connaître, collaborer et créer ensemble, plutôt que de fonctionner chacun de son côté.
Cette réorganisation s’inscrit aussi dans un contexte de double diminution : celle du nombre d’agents pastoraux et celle de la taille des communautés et de l’engagement bénévole. Il s’agit donc de tenir ensemble deux réalités :
- la dimension positive, qui consiste à unir les forces, mutualiser les ressources et faire naître de nouveaux projets,
- et la réalité plus pragmatique, liée à la baisse des effectifs et à la nécessité d’une organisation plus cohérente.
Il est important de ne pas confondre les causes et les effets : ce n’est pas la création de l’espace pastoral qui entraîne les changements, mais bien l’évolution générale de la situation. L’espace pastoral a justement pour but d’anticiper ces évolutions et de trouver des solutions équilibrées, afin qu’aucune région ne se retrouve démunie tandis qu’une autre disposerait encore de ressources.
Ce changement s’inscrit à la fois dans la continuité de la vie locale et dans un mouvement d’avenir souhaité par le diocèse : avancer ensemble, écouter, innover et faire naître de nouveaux projets au service des communautés du Jura bernois.
Propos recueillis par C.S Pôle communication
