Oser le changement – Vivre l’Église

PEP to go est une expression de l’écoute
de la Bonne Nouvelle et de la lecture des signes des temps. C’est un outil de travail pour accompagner le changement culturel, afin de mieux percevoir la réalité pastorale et de la façonner ensemble. Il ne s’agit pas d’un projet de réforme « technique» imposé d’en haut, mais d’un processus spirituel commun, soit au niveau institutionnel, soit au niveau individuel de tous les croyants.

Nous savons que beaucoup se sont éloignés de l’Église, pour des raisons multiples : surcharge structurelle, crises de crédibilité, mutations sociales, abus de pouvoir. Dans ce contexte, nous sommes appelés à nous interroger à nouveau : pourquoi sommes-nous Église ? Pour qui sommes-nous là ? Comment agissons-nous dans ce monde ? Et comment pouvons-nous être aujourd’hui des témoins crédibles de l’Évangile?

L’Église ne peut ignorer les évolutions sociétales, mais elle doit les discerner spirituellement. L’individualisation peut
conduire à une plus grande profondeur, mais aussi à la solitude et à un sentiment d’impuissance. La sécularisation stimule notre esprit critique, mais peut aussi nous éloigner de Dieu. La numérisation et l’intelligence artificielle peuvent nous aider à rejoindre des personnes éloignées, mais elles risquent aussi de fragiliser les liens humains. Ces évolutions ne doivent jamais remplacer le cœur de notre foi, à savoir la rencontre personnelle, la prière partagée, la célébration commune et l’amour du prochain vécu au quotidien.

PEP to go nous invite à relever ces défis ensemble, dans l’écoute mutuelle, en dialoguant avec les personnes sur le terrain et dans la confiance en l’Esprit Saint. J’ignore à quoi ressemblera exactement le « résultat ». Mais je souhaite une Église qui accueille, qui accompagne, qui ouvre et préserve des espaces de foi. Ainsi, elle pourra être un signe de profonde espérance et de paix dont nous avons tellement soif.

Tout commence par un changement d’attitude personnelle, soit chez les agents pastoraux et les bénévoles, soit chez les fidèles des paroisses. Les équipes pastorales veilleront à ce qu’il y ait davantage de place pour les charismes, pour de nouvelles formes liturgiques, plus simples et accessible pour tous, et pour des processus décisionnels participatifs. Les collaborateurs deviendront de plus en plus des facilitateurs, si bien que l’engagement bénévole prendra une importance croissante.

Je suis conscient que ce changement culturel n’est pas facile. Il demande du courage, de la patience et, souvent, le renoncement à ce qui nous est familier. Mais il est indispensable de vouloir dessiner, dans la mesure du possible, l’avenir de l’Église. Je vois dans ce processus une grande chance pour que notre Église redevienne ce qu’elle est au plus profond d’elle-même: une communauté de personnes touchées par l’Évangile et en chemin ensemble.

Le diocèse de Bâle s’engage résolument sur cette voie. J’invite donc tous et toutes à s’y engager avec un cœur ouvert. L’Église de demain commence aujourd’hui!

Mgr Felix Gmür
Evêque de Bâle