Notre cerveau est largement formaté par un système de récompense: nous cherchons la reconnaissance promise à celui qui agit de manière conforme et nous évitons la punition infligée à celui dont le comportement contredit les normes sociales.
Le message de l’évangile va à l’encontre d’une logique de rétribution automatique. Jésus défend une justice plus grande: il est généreux et donne sans compter; il offre une nouvelle chance à celle/celui qui a mal agi; il fait confiance et pardonne au nom de Dieu sans exiger la moindre contrepartie. Quand on y pense, ce message est à la fois presque «trop beau pour être vrai» – et redoutable par les remises en question qu’il provoque.
Trop beau, parce que, oui, Dieu m’ouvre un avenir nouveau, quoi que j’aie pu faire – pour autant que je veuille bien me tourner vers lui en toute humilité et changer ma manière de vivre.
Redoutable, parce qu’il n’est pas facile d’agir les uns envers les autres aussi généreusement que Jésus. Est-ce que je «dois» pardonner, quand je suis victime d’une injustice ou d’un abus, que je suis touché-e dans mon intégrité et que la blessure fait encore mal? Et si c’est moi qui ai fait du tort à autrui? comment trouver la juste mesure de ma responsabilité? qu’est-ce qui relève de la justice? et comment Dieu peut-il m’aider?
De telles questions, il est important de pouvoir en parler avec une personne de confiance. L’Eglise propose des espaces d’écoute, ainsi que la possibilité de rencontrer un prêtre pour recevoir le sacrement de la réconciliation (appelé aussi confession dans le langage courant).
Référence: Evangile de Luc 5,1-11