Jésus aimait les repas communautaires: on le trouve à un repas de noce à Cana, il permet le ravitaillement d’une foule qui l’a suivi dans un lieu désert, il accueille à sa table en toute amitié des gens de mauvaise réputation, «des collecteurs d’impôts et des pécheurs». Autour de lui, de telles attitudes font débat, au point que certains de ses adversaires complotent sa mort. Jésus en est conscient et affronte le danger avec l’espérance que Dieu lui donnera raison. Il dit: «Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte du fruit en abondance.»
C’est ainsi que Jésus va vivre le plus marquant de ses repas. À la veille de sa mort, il célèbre la Pâque juive avec ses amis et partage avec eux le pain sans levain, la nourriture offerte par les grains de blé qui exprime l’espérance de son peuple: passer de l’esclavage à la liberté, de la mort à la vie. Lors de ce dernier repas, Jésus demande à ses amis de faire mémoire de lui en renouvelant le geste du partage du pain. C’est ce que font les chrétiens aujourd’hui encore lorsqu’ils célèbrent l’eucharistie (que l’on appelle souvent la messe, dans le langage de tous les jours).
En relisant ainsi l’histoire de Jésus, le récit de sa mort et de sa résurrection, je peux deviner dans le pain la présence du grain qui meurt et renaît. Je découvre que l’eucharistie est présence du corps ressuscité de Jésus, semence de la vie invincible de Dieu, et qu’elle nourrit mon espérance, lors-que mon cœur est troublé ou que l’avenir m’inquiète.
Cette découverte, les enfants baptisés la font à leur tour lorsque, avec leur famille, ils demandent à vivre la première des communions.
Sources: Genèse 1,11-12 / Jean 2,1-11 / Marc 6,30-44 / Matthieu 9,9-13 / Jean 12,24