Chapelle du Peuchapatte

L’actuelle chapelle du Peuchapatte, consacrée au Sacré-Coeur de Jésus, a été construite en 1971, d’après les plans de l’architecte Jean Christen, du Noirmont.

La nouvelle chapelle est située à l’emplacement d’une chapelle néo-gothique érigée en 1883, par les habitants du lieu, en recourant au système des corvées, à l’instigation de l’abbé Charles-Albert Cuttat, curé du Noirmont de 1870 à 1880.

Dans l’idée de l’abbé Cuttat, la chapelle devait être un symbole de la fidélité des Francs-Montagnards à la foi catholique, pendant la période troublée du Kulturkampf. Elle renfermait d’ailleurs un tableau du Sacré-Coeur dû au peintre Troxler de Lucerne, donné par Mgr Eugène Lachat, évêque de Bâle, alors en exil, en raison du Kulturkampf.

Le bâtiment actuel, de plan rectangulaire, est abrité sous un toit à quatre pans, avec porche et clocher annexés à l’ouest.

La cloche (70 kg), fondue par la maison Causard à Colmar, a été offerte en 1883 par la paroisse voisine. Elle est décorée d’effigies du Christ en croix, de la Vierge Marie et des apôtres, et porte l’inscription:

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RECONNAISSANCE AU SACRE-COEUR

NOIRMONT 1877

Dans le vestibule, bas-relief en plâtre peint, de Laurent Boillat, représentant la Conversion de saint Hubert (+ 727), évêque de Maastricht et de Liège, vénéré comme patron des chasseurs. Saint Hubert est également le patron de l’église du Noirmont.

Dans le mur du fond, pierre marquée : 1972.

VITRAUX

Le sanctuaire est orné de magnifiques VITRAUX non-figuratifs de l’artiste franc-montagnard Yves Voirol, né aux Genevez en 1931, élève de Coghuf.

L’ensemble comprend deux grands vitraux (1 m sur 2 m 50) et seize plus petits de différentes formes géométriques (technique: verre antique; verrier: Maison Peter Kübele, Saint-Gall).

« L’oeil ouvert sur le monde extérieur, le peintre se gave de concret. C’est le Doubs et ses eaux, d’une part, les fleurs de forsythia d’autre part, qui ont guidé Voirol. Assez de couleurs à exalter dans les verres qui en multiplieraient la splendeur » (Jean-Paul Pellaton).

Le grand vitrail de droite est signé et daté (Y. Voirol, 1971). Il porte l’inscription:

« Il y a le moment pour tout et un temps pour tout faire sous le ciel »  (citation du livre de l’Ecclésiaste 3, 1).

Bâti dans le bleu et ses nuances, il veut être « une réflexion, teintée de mélancolie, sur l’usage que nous faisons de notre temps. Tout est vanité, dit l’Ecclésiaste. La vie qui nous est donnée vaut pourtant d’être chantée, et c’est ce que fait Voirol dans cet ensemble plein, viril, d’une franche sonorité ».

Au bas du grand vitrail de gauche, on peut lire:

A la mémoire de la petite Anne  [fille de l’artiste Voirol décédée prématurément]

Et que la poussière retourne à la terre comme elle en vient et le souffle à Dieu qui l’a donné » (Ecclésiaste 12, 7).

Cette fenêtre « s’ensoleille d’une coulée de lumière jaune, mais fait une place importante à des plages noires. Ici, la mort a posé sa marque grave, sans que le désespoir s’installe, puisque la vie triomphe en fin de compte grâce aux petits groupes de couleurs vives, véritables bouquets formant le plus heureux des contrastes ».

A l’entrée du choeur, quatre statues en bois:

• Une Vierge à l’enfant (de la maison Ed. Jobin, Brienz)
• Sainte Bernadette Soubirous (1844-1879), qui reçut à Lourdes, à l’âge de quatorze ans, une série d’apparitions de la Vierge, qui se fit connaître comme «l’Immaculée Conception» (don de Mr et Mme Mahon-Surdez de Saint-Brais).
• Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), la petite carmélite de Lisieux,
• Une statue du Sacré-Coeur (don des demoiselles Ernestine et Marguerite Jobin, de Saignelégier, filles de l’ancien préfet) placée dans la chapelle en 1993.

Dans le choeur, grand Christ en bois dû à la maison Ed. Jobin de Brienz. La garniture de l’autel a été réalisée par Germain Jobin (Les Breuleux).