Jura Pastoral

Assemblée générale de la CEC : une année 2024 réjouissante

30 juin 2025


C’est sous une chaleur écrasante que s’est tenue, ce lundi 30 juin à Chevenez, l’Assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la République et Canton du Jura (CEC). Les 46 membres présents ont approuvé à l’unanimité les comptes de l’exercice 2024, qui présentent une situation économique positive.
Dans son intervention, Marie-Andrée Beuret, Déléguée épiscopale, a rappelé que la mission fondamentale de l’Église est de porter communautairement la bonne nouvelle du Christ afin que son Évangile éclaire et éblouisse toute notre humanité. « Ensemble, vous à la CEC, et nous, les agentes et agents pastoraux, en lien avec notre Évêque, nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint, et aussi à l’écoute les uns des autres, pour trouver comment accomplir cette mission de manière adéquate et adaptée à nos contextes. L’Année Sainte que nous vivons est placée sous le signe de l’Espérance. Alors merci pour tout ce que vous faites, et que vous continuerez de faire, pour que l’Église dans notre région puisse poursuivre sa mission dans l’espérance », se réjouit Madame Beuret.

Présentation des comptes 2024 : une situation économique positive pour la CEC

Les comptes 2024 ont été approuvé à l'unanimité Les comptes 2024 ont été approuvé à l'unanimité

Lors de cette soirée, l’Assemblée de la Collectivité ecclésiastique cantonale (CEC) a pris connaissance des comptes annuels de l’exercice 2024. Le résultat de ces derniers traduit une gestion rigoureuse des ressources mises au service de la vie ecclésiale dans le Canton du Jura.
Sous la supervision de la Commission des finances, présidée par M. André Burri, et après vérification par l’organe de révision, les chiffres font état d’un résultat global positif. Grâce à une bonne maîtrise des charges et à une stabilité des revenus, l’exercice se solde par un bénéfice de 1'161'716,38 CHF, ouvrant la voie à une répartition réfléchie et responsable. « Tout ça nous permet de poursuivre sereinement les but de la CEC et de mettre les moyens nécessaires à l’Eglise pour continuer sa mission qui est d’annoncer l’Evangile », souligne Pierre Frund, membre du Conseil de la CEC.
En effet, la proposition de répartition du bénéfice 2024, soumise à l’Assemblée, témoigne de la volonté de la CEC de faire rayonner ses ressources au service du bien commun. Une part du bénéfice sera donc réinvestie au niveau local, dans une dynamique de partage et de solidarité. L’accent est mis sur le soutien à des projets ecclésiaux et caritatifs concrets, notamment à travers une réserve dédiée aux actions solidaires, à des institutions engagées dans le bénévolat, ainsi qu’au projet Église durable, porté par la CEC. Cette proposition, qui reflète un engagement concret de la CEC auprès des communes ecclésiastiques et de la population a été largement saluée et approuvée à l’unanimité par l’Assemblée.

Soutien au lycée Saint-Charles : toujours justifié ?

Depuis plusieurs années, la CEC alloue une subvention annuelle au Collège et Lycée Saint-Charles. Lors de l’Assemblée générale de novembre 2024 à Courfaivre, M. l’abbé Antoine Dubosson avait interpellé l’Assemblée : une telle subvention est-elle encore justifiée, alors que l’institution a pris une certaine distance avec l’Église ? À l’issue des échanges, l’Assemblée avait décidé de maintenir le montant prévu au budget 2025, tout en mandatant un groupe de travail, présidé par Pierre Frund, pour approfondir cette réflexion et évaluer la pertinence de ce soutien.
Ce groupe a rencontré le Conseil d’administration du Collège le 2 avril 2025, pour échanger sur les orientations actuelles de l’établissement. Il est aujourd’hui positionné comme école internationale, sans aumônerie active, et où les activités en lien avec la foi chrétienne se limitent à deux offices

religieux par an et à des cours de sciences des religions à l’image de l’école publique. Si le Collège met en avant son enseignement de qualité, son suivi personnalisé et ses valeurs humanistes, des inquiétudes demeurent au sein de la l’Assemblée de la CEC qui questionne les signes dûn éloignement spirituel (disparition de la prière matinale et des cours de théologie, absence d’aumônier, réaffectation de la sacristie, incertitude autour de la chapelle). Pourtant, le Collège rappelle qu’il reste le dernier établissement de Suisse à délivrer le diplôme ECS (École catholique suisse).
Face à ces constats, plusieurs pistes ont été évoquées, dont celle d’un contrat de prestations. Les membres ont souligné que les finances actuelles de la CEC permettent ce soutien, dans la mesure où il profite à un large public, notamment la jeunesse jurassienne.
Une proposition concrète sera faite dans le cadre du budget 2026, avec un point spécifique à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée. Les échanges lors de la soirée d’hier soir ont suscité de nombreuses réactions dans l’Assemblée, preuve de l’attachement mais aussi des interrogations entourant l’identité actuelle de l’école. « Je pense qu’une école comme celle-là a sa place dans le canton du Jura, pour offrir non seulement des valeurs religieuses et traditionnelles, mais aussi une chance à d’autres jeunes de suivre un parcours scolaire qu’ils n’ont pas ou plus difficilement à l’école publique. Ce qui est sûr, c’est qu’on doit encore en discuter » résume Pierre Frund.

Réorganisation territoriale : fusion et convention

Lors de l’Assemblée, deux dossiers d’organisation territoriale ont été abordés. Dans un premier temps, l’Assemblée a approuvé à l’unanimité l’arrêté portant sur la fusion des communes ecclésiastiques de Haute-Ajoie. Cette décision s’inscrit dans une logique de simplification et de mutualisation des ressources, dans un contexte où les moyens financiers et humains sont souvent limités dans les petites localités. Sur le plan pastoral, la fusion est déjà effective depuis quelque temps avec la création de la paroisse Saint-Martin. Il s’agissait désormais d’aligner la structure administrative des communes ecclésiastiques avec cette réalité de terrain. En regroupant les forces, cette réorganisation vise à faciliter le travail ecclésial local. L’entrée en vigueur de cette fusion prends place dès le 1er janvier 2026.
David Laville, président de la commune ecclésiastique de Chevenez, salue cette démarche ambitieuse : « Depuis bientôt deux ans, nous vivons une étape très importante. En effet, une fusion des paroisses de Haute-Ajoie a vu le jour. Cette union regroupe : Chevenez, Courtedoux, Bure, Fahy, Rocourt, Grandfontaine, Roche-d’Or, Damvant et Réclère. C’est une démarche ambitieuse pour notre petit coin de pays, mais nécessaire pour renforcer nos liens, partager nos forces et avancer ensemble. »
L’Assemble s’est ensuite penchée sur la Convention entre l’Eglise nationale catholique romaine du canton de Berne et la CEC. À la suite de la décision de la commune municipale de Moutier de rejoindre le canton du Jura à compter du 1er janvier 2026, un cadre spécifique a dû être défini pour la situation particulière de sa commune ecclésiastique.
En effet, la commune ecclésiastique de Moutier regroupe des membres répartis sur huit communes, dont sept resteront dans le canton de Berne : Belprahon, Corcelles, Crémines, Eschert, Grandval, Perrefitte et Roches, tandis que seule la ville de Moutier rejoindra le Jura. Face à cette configuration inédite, la commune ecclésiastique de Moutier a choisi, lors de son assemblée du 29 novembre 2023, de conserver sa structure et son territoire actuels, tout en intégrant la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine (CEC) du canton du Jura. Elle devient ainsi une commune ecclésiastique intercantonale.

Afin de garantir la continuité des services pastoraux et de clarifier les responsabilités administratives, une convention a été établie entre la CEC jurassienne et l’Église nationale catholique romaine du canton de Berne. Ce texte porte spécifiquement sur les rapports de service des agents pastoraux en fonction dans cette nouvelle commune intercantonale.
Un point central de cette convention concerne la répartition des coûts salariaux des agents pastoraux : bien que ces derniers soient désormais salariés de la CEC, ils continueront à assurer leur mission auprès des catholiques des communes restées bernoises. Il était donc essentiel que l’Église nationale bernoise participe aux frais, à hauteur des services rendus.
Comme l’a souligné Pierre-André Schaffter lors de l’Assemblée : « Le statut de la commune ecclésiastique de Moutier est particulier. Nous avons dû élaborer une convention avec l’Église nationale bernoise afin qu’elle indemnise la CEC pour les prestations assurées par l’équipe pastorale dans les sept villages bernois de la commune. C’est le fruit d’un long travail. Le document que vous avez reçu a été validé par les secrétariats des deux gouvernements cantonaux, puis ratifié le 23 mai dernier par l’Assemblée de l’Église nationale bernoise. Il ne reste plus qu’une étape : votre ratification ce soir, pour permettre la signature officielle par les deux gouvernements. »
La convention a été acceptée à l’unanimité lors de l’Assemblée, concluant ainsi cette étape historique dans un esprit de dialogue et de responsabilité partagée.

Un passage de témoin à la CEC

L'actuel administrateur de la CEC, Pierre-André Schaffter (à droite) passe le flambeau à Pierre Frund L'actuel administrateur de la CEC, Pierre-André Schaffter (à droite) passe le flambeau à Pierre Frund

Après plus de 27 années au service de la Collectivité ecclésiastique cantonale, Pierre-André Schaffter prendra sa retraite en décembre 2025. Administrateur de la CEC depuis le 1er mai 1998, il a marqué cette institution par sa rigueur, sa connaissance fine des rouages internes et son engagement constant pour l’intérêt général de l’Église dans le canton.
Pour lui succéder, le poste a été remis au concours. C’est Pierre Frund, actuel vice-président du Conseil de la CEC, qui a été nommé pour reprendre cette fonction dès le 1er novembre 2025. Ingénieur agronome de formation, actif dans le domaine agricole depuis près de quarante ans, il s’apprête à ouvrir une nouvelle étape professionnelle avec conviction et humilité.
« C’est avec une grande joie que j’ai accepté de relever ce nouveau défi » confie-t-il. « Succéder à Pierre-André représente un défi important : il maîtrise tous les rouages de notre institution et a toujours su proposer les solutions les plus appropriées. Mais j’aborde cette mission avec détermination et l’envie de construire, avec vous, des réponses complètes et durables pour notre bien commun. »
Évoquant son parcours personnel, Pierre Frund partage une image marquante : « Lors d’un pèlerinage à Einsiedeln avec ma grand-mère, j’ai vu des moines s’occuper du bétail dans les écuries. Cette image ne m’a jamais quitté. Elle m’a accompagné dans mon métier d’ingénieur agronome, et m’éclaire aujourd’hui encore pour ces nouvelles fonctions. Elle me rappelle que service et humilité vont de pair, quelles que soient les missions. » Pour lui, la CEC représente « un véritable pont entre les valeurs profondes de notre terre jurassienne et les besoins de la population ». Un engagement sincère au service de la collectivité.

CS
Pôle communication 

Retour en images sur la soirée

Mme Carole Pelletier des Genevez, Mme Corinne Berret de Alle (Présidente du Conseil), Me Baptiste Allimann de Coutételle, M. Pierre Frund de Delémont (Vice-président du conseil) et Mme Catherine Chetelat de Mervelier (nommée par l’autorité diocésaine) Conseil de la CEC |de gauche à droite : M. Baptiste Allimann de Coutételle, Mme Carole Pelletier des Genevez, Mme Corinne Berret de Alle (Présidente du Conseil), Mme Catherine Chetelat de Mervelier (nommée par l’autorité diocésaine) et M. Pierre Frund de Delémont (Vice-président du conseil)

Election d’un membre à la Commission des finances de la CEC

Composée de neuf membres selon le règlement en vigueur, la Commission des finances de la CEC joue un rôle essentiel dans la bonne gestion des ressources de la collectivité. Sous la présidence de M. André Burri, de Delémont, elle se réunit deux fois par an, au printemps et à l’automne, pour examiner les comptes, proposer des orientations budgétaires et veiller à l’équilibre financier de la CEC.

Les membres de l’assemblée qui souhaitaient s’y engager ont pu faire part de leur intérêt à l’administration jusqu’au mercredi 25 juin. Pour l’heure, personne n’a souhaité rejoindre cette Commission.

Un départ à la retraite bien mérité et un Conseil qui devra se renouveler

Cette année est une année particulière pour la Collectivité qui fait face à de nombreux de nombreux changements. En effet, Madame Michèle Charmillot, secrétaire comptable de la CEC depuis 2007, a informé de son départ en pré-retraite. Sa remplaçante a été trouvé en la personne en de Madame Antonietta Macchia. En outre, le Conseil devra se renouveler cet automne, en plus de la nomination de Pierre Frund, Baptiste Allimann a également fait part de son souhait de terminer son mandat à la fin de l’année. Ainsi, ce n’est pas un mais deux conseillés qui devront être remplacé.

Agenda et messes

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