Jura Pastoral

Evangile de dimanche: scandales!

«Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense» | © Flickr/Lawrence OP/CC BY-NC-ND 2.0 «Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense» | © Flickr/Lawrence OP/CC BY-NC-ND 2.0

Par Soeur Véronique
 
Le terme est hélas, d’une actualité douloureuse. Et pour une fois, serait-on tenté de dire, Jésus nous propose la solution: «Celui qui entraîne la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une meule et qu’on le jette à la mer!»Radicale solution! Et l’évangile poursuit: «Si ta main t’entraîne au péché, coupe-la. Si ton pied t’entraîne au péché, coupe- le. Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le».
 
Quelle véhémence! Quelle violence dans ces paroles de Jésus! Qui peut le suivre sur ce chemin?
Ces affirmations méritent évidemment d’être expliquées et demandent de ne pas s’arrêter à une lecture de premier niveau. Non pas pour édulcorer le message, mais pour en saisir le sens véritable.
La première évidence est que Jésus veut attirer notre attention sur l’extrême gravité du péché qui entrave notre marche vers Dieu et provoque avant tout notre chute et celle d’autrui. Il pointe trois manières de pécher: avec la main, avec le pied et avec l’œil. Autrement dit, il nous invite à renoncer d’une manière radicale à la soif de possession, à la volonté propre et à la convoitise.
 
En effet, nos mains sont toujours promptes à saisir, à accaparer, à s’approprier les objets au lieu de les recevoir. Nos pieds – en avons-nous suffisamment conscience? – nous permettent l’autonomie, l’indépendance, une forme de liberté qui peut nous conduire à ne compter que sur nos propres forces, loin de la volonté de Dieu. Quant à l’œil, il est sans repos, captant tout ce qui l’environne. Quand on a vu quelque chose, un petit bout reste toujours en nous. Toute chose très laide abandonne un fragment d’elle dans les yeux de ceux qui la regardent, ouvrant tous les possibles. Alors, faut-il arracher notre œil?

Y a-t-il une autre façon d’éviter cette intrusion en nous, à notre époque où tout peut se voir à travers un écran? Comment sauvegarder un peu de liberté? Couper, oui, apprendre à couper le téléphone, internet ou les réseaux sociaux qui nous envahissent au point de devenir ingérables. Quitter le virtuel pour la réalité où le frère et la sœur nous attendent.

Mais revenons au degré plus grave de celui qui est cause de scandale, de chute pour un des petits de l’évangile. La pertinence du texte de ce dimanche est claire: il faut couper le mal en soi à la racine. Souvent, on qualifie d’addiction, des comportements déviants, comme pour trouver une excuse. Si l’addiction désigne l’asservissement d’un sujet à une substance ou une activité dont il a contracté l’habitude par un usage plus ou moins répété, n’est-il vraiment pas possible d’y glisser un peu de liberté? Ne serait-ce qu’un humble mouvement de recul pour atténuer ou empêcher cet asservissement?

Rien n’est petit aux yeux de Dieu, puisqu’il ne laissera pas sans récompense celui qui donnera ne serait-ce qu’un verre d’eau en son nom. Relisons Laudato Si du pape François qui nous invite à redécouvrir la fraternité universelle entre tous les hommes, car nous avons un Père unique, notre Dieu. L’amour fait de petits gestes d’attention mutuelle, se manifeste dans toutes les actions qui essayent de construire un monde meilleur, un monde où règne l’idéal d’une civilisation de l’amour.

Loin des scandales, y compris ceux que nous commettons peut-être nous-mêmes de diverses manières!

Sœur Véronique | Vendredi 24 septembre 2021 

Mc 9, 38-43.45.47-48

En ce temps-là,
    Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
    Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
    celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
    Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

    Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
    Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
    Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
    Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
    là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »

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