Jura Pastoral

Fribourg: un laboratoire romand pour tester la synodalité

Astrid Kaptijn, Don Marc de Pothuau et Christophe Chalamet débattent avec les «laborantins» | © Bernard Litzler Astrid Kaptijn, Don Marc de Pothuau et Christophe Chalamet débattent avec les «laborantins» | © Bernard Litzler

Les 29 et 30 août 2022, un «laboratoire de synodalité» s’est tenu à l’église Sainte-Thérèse de Fribourg. Une centaine de participants ont suivi cette expérimentation ponctuée d’interventions stimulantes et de partages. La religieuse Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques à Rome, et le Père Luc Forestier, de l’Institut catholique de Paris, ont accompagné ce temps fort.

L’Eglise catholique découvre-t-elle la synodalité comme Christophe Colomb a découvert l’Amérique? Le mouvement lancé par le pape François depuis moins d’un an y ressemble. Preuve en a été donnée durant deux jours de «laboratoire sur la synodalité» organisé à Fribourg. Une confirmation que l’élan de conversion au sein de l’Eglise, sur la base du sens commun des fidèles, prend forme.
Une centaine de prêtres, diacres, agents pastoraux et futurs agents ont répondu à l’invitation du CCRFE et de l’Université de Fribourg. Quant au «plateau», il était relevé : Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat du Synode, venue de Rome, le Père Luc Forestier, de l’Institut catholique de Paris, Don Marc de Pothuau, père-abbé d’Hauterive, Astrid Kaptijn, professeure de droit canonique à l’Université de Fribourg, Christophe Chalamet, professeur de théologie réformée à l’Université de Genève. Autre participant connu: l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Charles Morerod.

 

Participation suisse «assez bonne»

Le «labo» a fonctionné sur un modèle expérimental, entre prières et messe, interventions magistrales, discussions en groupes et tables rondes. Les échanges ont permis de mesurer le chemin parcouru depuis octobre 2021, dans le sens du prochain Synode des évêques sur la synodalité, prévu à Rome en octobre 2023.

Deux jours de réflexion sur la démarche synodale, avec une centaine de participants | © Bernard Litzler Deux jours de réflexion sur la démarche synodale, avec une centaine de participants | © Bernard Litzler

L’Eglise suisse a adressé au Vatican son rapport synodal, a indiqué le professeur de théologie pastorale de l’Université de Fribourg, l’abbé François-Xavier Amherdt.  La participation helvétique, qualifiée d’«assez bonne», a surtout concerné les personnes insérées en Eglise. La différence de sensibilités entre la Suisse alémanique et les cantons latins s’y est manifestée, les structures ecclésiales étant davantage ciblées outre-Sarine, tandis que la Suisse romande a été plus préoccupée des attitudes en Eglise.

Vatican II en résumé

Le danger de la démarche, selon Philippe Becquart, théologien et responsable du Service de formation des adultes de l’Eglise catholique vaudoise, est de s’arrêter aux récriminations. Rien de tel dans la présentation de la religieuse xavière Nathalie Becquart : la consultation lancée par le pape est «l’événement le plus important depuis Vatican II», car elle rejoint «l’identité la plus profonde de l’Eglise». La synodalité, c’est «Vatican II en résumé».

105 pays sur 114 ont déjà envoyé à Rome leur rapport synodal, a indiqué la sous-secrétaire romaine. La démarche se fonde sur «le caractère pèlerin» de l’Eglise, attentive aux signes des temps. La synodalité va de pair avec l’inculturation, chaque Eglise particulière étant façonnée par la culture locale «parfois plus que par l’Evangile», précise Nathalie Becquart. D’ailleurs, dans certains pays, c’était la première fois qu’on demandait aux catholiques leur avis sur la marche de l’Eglise. Le défi? «Passer d’une Eglise enseignante et euro-centrée à une Eglise synodale, fraternelle et pluri-culturelle».

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