L’entendez-vous cette interpellation qui résonne dans les tombeaux de nos idées noirs et de nos lassitudes ? Elle résonne depuis ce jour où l’homme Jésus, blessé à mort, a déposé dans les mains de son Père son cri de douleur et la souffrance de l’humanité. Un jour où tout semblait sombre et sans avenir, où le silence était vide comme nos cœurs paraissent l’être quand nos regards se ferment.
Et pourtant, depuis ce jour, l’appel à vivre ne cesse de retentir, là-même où personne ne veut l’entendre, là où le bruit assourdissant de la tristesse, de la peur ou de la colère inondent les pensées. Il retentit dans la nuit des hôpitaux comme sur les champs de batailles, dans la misère des bidonvilles comme dans toutes injustices avilissantes ; il retentit partout, car il résonne dans le cœur de tout être humain, de même que dans « la création tout entière (qui) a gardé l’espérance d’être, elle aussi libérée … » (Rm 8,20). 

La résurrection n’a rien de magique, elle n’est pas un phénomène du passé, elle est la dynamique même que Dieu a déposé en chaque être à la manière d’un peu de levain dans la pâte (Co 5,6b), depuis le jour où le Christ Jésus est ressuscité. La fête de Pâques vient nous faire entendre l’appel à vivre, elle exprime la force de Dieu en nous, une force d’amour qui peut nous faire comprendre qu’au-delà de toute détresse, il y a la vie, Ta vie ! Ta vie, unique et précieuse que la résurrection pousse à éclore, pour devenir ce qu’elle est vraiment ! En ce jour de Pâques, laissons-nous relever, alors, oui ça sera, une joyeuse fête de Pâques !

Jean-Paul Odiet, théologien en pastorale