Si vous voulez passer les portes de toutes les églises et les chapelles du Jura, il vous faudra parcourir 387 km. C’est l’exploit réalisé récemment à pied par Didier Spies de Courroux. Un exploit qui a marqué tant son physique que son mental. Il est parti le 23 mai, jour de la saint Didier, de l’église Saint-Martin de Roggenburg où il a été baptisé.
Le but de ce pèlerinage insolite ? Promouvoir le riche patrimoine religieux de notre région et inviter chacun à se mettre en marche vers ces sanctuaires qui parlent de Dieu, mais aussi de nous et qui nous émerveillent.
Des coups de cœur, il en a eu tous les jours… Mais les plus marquants restent « l’église de Courtételle, surtout pour sa luminosité, Saint-Brais, Roggenburg et la chapelle d’Ederswiler (villages de son enfance) ». Didier a aussi apprécié les transitions entre moderne et ancien, entre l’église du Noirmont et la Collégiale de Saint-Ursanne et il relève que « quasiment partout, les églises et chapelles sont soignées, entretenues et propres ».
Genèse du pèlerinage
Ce pèlerinage, Didier le prépare dans sa tête depuis 2022. En 2024, le travail ne lui permettait pas de partir mais cette année, les choses se sont alignées favorablement et il a pu se lancer. Le mental et le physique étaient prêts, Didier a toujours aimé marcher, réfléchir, la solitude ne lui fait pas peur.
Il a listé les différents édifices et imaginé un parcours cohérent et agréable. Il a pris le temps de trouver des endroits où dormir. Pour cela, il a pu compter sur ses nombreuses relations amicales, professionnelles, politiques et familiales.
Les aléas du chemin
Entre les localités, Didier s’est senti très seul (ce qui ne lui a jamais été pesant). En revanche, dans les villages, il a croisé beaucoup de monde. Il s’est ainsi généreusement intéressé aux personnes qu’il a rencontrées fortuitement, n’hésitant pas à s’arrêter pour discuter un moment, voire même se faire offrir un café de temps à autres.
Le chemin a été long parfois, … « le Paradis, à côté de Bure, ça se mérite » s’amuse-t-il. La difficulté a peut-être été la transition à la fin du périple, entre la vie de pèlerin-marcheur et la vie de mari, papa, travailleur, le retour à la vie « normale ».
Aujourd’hui, le sentiment qui prédomine chez Didier est surtout la joie. Quelle chance d’avoir pu réaliser ce périple, d’avoir eu la santé nécessaire, une famille qui lui a permis de concrétiser ce rêve, quels émerveillements de découvrir notre patrimoine religieux bâti et toutes ces personnes qui ont jalonné ce chemin…
La chapelle des Côtes
Les amis de Didier qui l’ont suivi sur Facebook auront remarqué que la chapelle des Côtes (sur la paroisse du Noirmont) n’apparait sur aucune des nombreuses photos publiées. Il s’en explique en invitant chacune et chacun à s’y rendre soi-même afin de découvrir ce site où visiblement, il a été marqué par l’accueil que les sœurs lui ont réservé. Leurs prières ont été pour lui plus qu’inspirantes !
Pour terminer en beauté ses visites, Didier a désiré dormir la dernière nuit de son pèlerinage dans la plus belle église du monde : la nature. On pourrait penser qu’il a eu un peu peur des sangliers, du loup ou d’autres bêtes sauvages, mais cet homme n’en est pas à son coup d’essai et connait bien le terrain. Il a dormi comme un loir, des étoiles plein les yeux !
Nicolas Godat