Jura Pastoral

Elisabeth Baume-Schneider: «L'Eglise a sa place dans la société»

Après avoir été élue avec 123 voix sur 245 au Conseil fédéral, Elisabeth Baume-Schneider prête serment au Parlement | © Keystone/Peter Klaunzer Après avoir été élue avec 123 voix sur 245 au Conseil fédéral, Elisabeth Baume-Schneider prête serment au Parlement | © Keystone/Peter Klaunzer

Sensation à Berne: pour la première fois, le Jura est représenté au Conseil fédéral. Qui plus est par une femme: Elisabeth Baume-Schneider. Elle avait accordé à mi-novembre une interview à kath.ch. Elle y aborde notamment sa relation à la foi et la place des Eglises dans la société. 

Sarah Stutte kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Agée de 58 ans, Elisabeth Baume-Schneider a un solide parcours politique derrière elle, comme députée puis conseillère d’Etat du canton du Jura et enfin conseillère aux Etats depuis 2019. Elle même réformée, son mari est catholique, tout comme ses deux fils adultes.

Pourquoi vouliez-vous devenir conseillère fédérale?
Elisabeth Baume-Schneider: Je viens d’une région périphérique et d’un petit canton qui a montré ce qu’il pouvait faire et comment la démocratie fonctionne au quotidien. Finalement, le Jura a pu se détacher pacifiquement du canton de Berne. J’apporte ma personnalité et mes compétences, issues de mes treize ans d’expérience en tant que conseillère d’Etat du canton du Jura. J’aime travailler de manière collégiale et j’ai également été directrice d’une haute école spécialisée. (la Haute école de travail social à Lausanne NDLR). J’aime donc prendre des décisions et ce, au sein d’une bonne équipe. De plus, je possède l’énergie nécessaire pour relever les défis d’une époque en pleine mutation.

«J’ai beaucoup de respect pour la religion et la spiritualité».

Que signifie la religion pour vous?
J’ai beaucoup de respect pour la religion et la spiritualité. Mes parents étaient très croyants et priaient souvent. Mon père a été pendant des années membre du synode du canton de Berne, puis du canton du Jura. Ma sœur est aujourd’hui secrétaire de paroisse à Montreux. Je suis moi-même réformée, mon mari est catholique, tout comme mes deux fils.

La nouvelle conseillère fédérale vient saluer les Jurassiens venus la soutenir lors de cette journée historique pour le canton du Jura | © KEYSTONE/Jean-Christophe Bott La nouvelle conseillère fédérale vient saluer les Jurassiens venus la soutenir lors de cette journée historique pour le canton du Jura | © KEYSTONE/Jean-Christophe Bott

Fréquentez-vous l’église?
Nous allons rarement à la messe, mais je vais souvent au cimetière pour déposer des fleurs sur la tombe de mes parents et parce que j’aime y être. C’est un lieu paisible.

«Il est important de faire la différence entre le catéchisme et l’enseignement de la religion»

Avez-vous eu à traiter de questions religieuses en tant que conseillère d’État dans le Jura?
J’y ai dirigé le Département de la formation, de la culture et des sports. Dans cette fonction, j’ai par exemple été impliquée dans la controverse sur la question de savoir si la religion devait continuer à être enseignée dans les écoles. Il a toujours été important pour moi que les enfants comprennent les autres croyances et connaissent les différences, mais aussi les points communs. De plus, il est important de faire la différence entre le catéchisme et l’enseignement.

Vous souvenez-vous d’un sujet brûlant ?
A Soyhières, il y avait une école dirigée par des sœurs oblates de Saint François de Sales. Certains ont dit que la sœur n’avait plus le droit de travailler avec son voile parce que la loi stipulait qu’on ne peut pas faire de prosélytisme dans les écoles publiques. Suite à cela, j’ai rencontré l’évêque de Bâle Mgr Kurt Koch en 2009. J’ai fait en sorte que cette sœur puisse continuer à enseigner. Elle est aujourd’hui à la retraite.

«Quand j’étais enfant, je trouvais horrible de devoir fêter mon anniversaire et Noël le même jour»

Votre anniversaire tombe le 24 décembre. Est-ce une bonne ou une mauvaise date?
Quand j’étais enfant, je trouvais terrible de devoir fêter mon anniversaire et Noël le même jour. Je viens d’une famille de paysans qui n’avait pas beaucoup d’argent. Mes parents ont cependant toujours veillé à ce que mes cadeaux soient tout de même spéciaux. La date était difficile à choisir. Lorsque je voulais faire la fête avec des amis, personne n’avait le temps. Mon anniversaire devait donc toujours être reporté.

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