Jura Pastoral

JMJ 2023. Souvenirs de Lisbonne

L’arrivée du Pape François était le point d’orgue de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. On vous raconte en détail ces deux jours avec « Papa Francesco » au « Champ de Grâce » comme l’appelle les Lisboètes. 

Lorsque l’on arrive sur les lieux, au bord de l'embouchure du Tage, bon nombre de fidèles sont déjà présents. Il fait un véritable cagnard avec une température avoisinant les 35 degrés. Pour se préserver du soleil, certains pèlerins se sont même confectionnés un parasol avec une couverture thermique. Mais ce n’est pas le seul problème. En effet, le lieu situé sur un sol particulièrement sec, à proximité d’un fleuve, envoie généreusement de la poussière dans les yeux et les narines des jeunes pèlerins. L’emplacement réservé à la délégation jurassienne étant quasiment complet, il devient difficile de se trouver une place… « Bien même que nous sommes arrivés quatre heures avant le début de la veillée ! » s’exclame Elisa Freléchoux. Cela obligera une partie des Jurassiens à passer la nuit dans un camping « sauvage » jouxtant l’emplacement de la fête. Mais est-ce cela qui allait décourager nos Jurassiens ? Bien sûr que non !

Ni à la coupe du monde, ni dans un festival

Sur place, l’hymne des JMJ résonne sous des airs mélancoliques de fado. Avec une telle foule présente, on pourrait comparer l'évènement au gigantesque Paléo Festival. Mais voilà, ni Rosalia, ni les Black Eyed Peas ne sont attendus ce soir. Ce soir-là, des centaines de milliers de personnes attendent une personnalité connue dans le monde entier. A l’horizon, on distingue plusieurs drapeaux. Celui du Portugal bien sûr, mais aussi ceux d’Espagne et d’Italie. Le drapeau jurassien flotte plus haut que tous les autres dans un ciel éclatant de lumière. On peut même entendre par moment l’hymne cher à la Squadra Azzura “Fratelli d'Italia” entonné par les fans italiens avant les matchs. Mais nous ne sommes pas non plus au Mondial de foot ! Même si le Pape François est, lui aussi, passionné de ballon rond. En comparaison d’un stade de foot accueillant 80'000 personnes, ce sont plus de 1’500'000 chrétiens qui ont rendez-vous avec le Souverain pontife. Debout sur sa papamobile, le Saint-Père est ovationné comme une vraie Rock Star. Cet instant constitue pour Victorine Bergmann le moment le plus intense de toutes les JMJ. « Malgré la chaleur, la fatigue et l’attente, le fait de voir le pape a été un moment à la fois extraordinaire et particulier » nous confie la jeune femme. Peu de temps avant le passage du Pape François, des chants pop-rock ont été entonnés par des centaines de choristes et musiciens sur l’autel au format géant qui domine le Campo da Graça. 

En guise de préambule à la veillée, une vidéo a diffusé des messages en plusieurs langues sur les différents écrans géants placés sur le site. Cette vidéo reprenait les différentes évocations de notifications que l’on peut recevoir sur les réseaux sociaux. Ce rappel visuel avait pour but de montrer comment la jeunesse peut être sensible et parfois même dépendante de ces supports numériques. Dans ce message, le Pape souhaitait évoquer l’addiction aux réseaux sociaux, la difficulté que les jeunes ont à communiquer entre eux à travers de vraies rencontres en n’oubliant pas les jeunes mis de côté qui vivent des situations difficiles. Tous ces jeunes ont été appelés par Jésus aux JMJ. 

Fidèle à lui-même, le Saint-Père a improvisé la quasi-totalité de son message. Son discours aurait dû aborder la guerre en Ukraine et la recherche de la paix. Et contrairement à ce qui était attendu, ces thèmes n’ont pas été évoqués. Lors de l’audience, une attitude bienveillante se dégageait du côté des participants comme l’explique Elisa: « Nous avons eu peu de place à disposition, heureusement j’ai pu compter sur la gentillesse de Péruviennes qui m’ont généreusement fait de la place ». L’homélie du Pape était en espagnol.  Le groupe jurassien a pu compter sur la traduction en anglais d’italophones présents à leurs côtés et a pu apprécier les danses, les chorégraphies et les ballets de drones dessinant des paroles dans le ciel étoilé: « Lève-toi ! ». Lors de l’adoration eucharistique, le silence de la prière a littéralement enveloppé le million et demi de chrétiens présents. 

Il faut le voir pour le croire

Après la veillée, certains pèlerins jurassiens ont eu le courage de se réveiller durant la (courte) nuit en se baladant entre les allées. Ils ont pu ainsi contempler un drôle de spectacle. Au large, les drapeaux avaient disparu. La pelouse était devenue multicolore grâce aux couleurs parsemées des sacs de couchage étendus sur le sol, côte à côte, sans même un espace pour marcher. 

Sortir de sa zone de confort

Passer une nuit dans de telles conditions, c’est aussi sortir de sa zone de confort, comme l’explique Céline Liechti, accompagnatrice aux JMJ: « C’était impressionnant de voir tous ces jeunes qui quittent leur petit confort pour passer une nuit dans des conditions les plus précaires par foi et pour être avec le Pape ». Le matin, les pèlerins ont eu le privilège d’être réveillés par un magnifique lever de soleil. Un accompagnement matinal musical était joué par le prêtre DJ Guilherme Antes. Avec des remix d’Avicii et de Jerusalema (ndlr : ses compositions sont disponibles sur Spotify). 

Pour certains pèlerins, cette expérience du réveil en musique a constitué un des moments préférés des JMJ. Elisa Freléchoux nous confie:  « Se faire réveiller par de la tech catholique, être des milliers de personnes collées les unes aux autres dans un esprit d’entraide, le tout agrémenté d’un splendide lever de soleil, cela composait un drôle de mélange qui m’a beaucoup plu ». Lors de la messe de clôture, le souverain pontife a invité les jeunes à ne pas avoir peur d’écouter Jésus et de prendre garde aux égoïsmes maquillés d’amour. 

De bons pronostiqueurs

Après la traditionnelle messe est venu le temps d’annoncer le lieu des prochaines JMJ. Les pronostics allaient bon train au sein de la délégation jurassienne. Si certains estimaient que c’était probablement le tour de l’Afrique, d’autres jugeaient pour leur part que l’Asie ,et plus particulièrement la Corée du Sud, avaient leur carte à jouer. D’autres personnes considéraient que les villes américaines de New York ou Los Angeles, expérimentées dans la tenue d’événements XXL, avaient les épaules assez larges pour organiser une telle manifestation. Les Jurassiens ont pu se réjouir. Séoul, la plus grande ville et capitale de la Corée du Sud, a été choisie. C'est elle qui accueillera les JMJ en 2027 ! Les Jurassiens seront-ils de la partie ? Sûrement !

Arnaud Juillard

(Les photos que vous trouverez dans cet article ont été, en grande partie, réalisées par Matthias Wermeille. Ces réalisations sont à visionner sur son compte Instagram @porrentruy.tv)

 

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