Jura Pastoral

Le Synode n’a pas «d’agenda», se défendent les organisateurs

«Nous n'avons pas d'agenda», a expliqué le cardinla JC Hollerich (centre) en conférence de presse | © Vatican Media «Nous n'avons pas d'agenda», a expliqué le cardinla JC Hollerich (centre) en conférence de presse | © Vatican Media

Le Synode sur l’avenir de l’Église n’a pas «d’agenda» idéologique et il n’est pas voué à changer la doctrine. C’est la mise au point des organisateurs, le 20 juin 2023, en présentant l’Instrumentum laboris, qui servira de base aux travaux de l’assemblée d’octobre prochain qui rassemblera à Rome 370 représentants de toute l’Église. Le document invite notamment à réfléchir sur l’opportunité d’avancer notamment dans l’accueil des personnes LGBT, sur le diaconat féminin.

La «plus grande préoccupation» du secrétariat du Synode a été de «toujours respecter ce qui émergeait des étapes du processus synodal», a affirmé le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, récusant l’idée selon laquelle «les conclusions du Synode ont déjà été écrites». Ainsi le texte reflète les réflexions de l’étape locale et de l’étape continentale de ce grand chantier ouvert par le pape François en octobre 2021, a-t-il expliqué. 

«Nous n’avons pas d’agenda», s’est défendu le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général de la prochaine assemblée. «Il n’y a pas eu de réunion de conspiration entre deux cardinaux avec d’autres personnes pour voir comment ajouter des éléments progressistes à l’Église», a-t-il glissé au passage.

Les questions proposées dans l’Instrumentum Laboris consistent seulement en «des points possibles de discussion», a poursuivi le prélat luxembourgeois, précisant que le pape François avait «approuvé» ces questions. «Peut-être que d’autres questions seront soulevées et d’autres réponses seront apportées… Nous faisons cela en toute transparence», a-t-il argué.
 

Ce n’est pas un synode sur l’homosexualité

Les responsables du Synode ont également balayé les craintes que ce processus ne mène à un changement doctrinal. «C’est un synode sur la synodalité; ce n’est pas un synode sur l’homosexualité, ni sur le mariage et le divorce», a rappelé fermement le cardinal Hollerich, en assurant que «nous ne parlons pas de l’enseignement de l’Église, ce n’est pas notre tâche, ce n’est pas notre mission»

Le cardinal Grech a critiqué la tendance à polariser le débat entre «conservateurs» et «progressistes». «Nous nous hâtons de juger les personnes… laissons le jugement au Seigneur», a-t-il lancé, en soulignant que la mission de l’Église était avant tout «de conduire les individus à Jésus»

Quant à la possibilité de prendre des mesures concrètes à l’issue de l’assemblée, le cardinal maltais a répondu que la priorité était d’apprendre à vivre de la synodalité. «Une fois que la synodalité sera renforcée, pratiquée, nous serons en mesure de répondre à toutes ces questions de l’homme d’aujourd’hui», a-t-il estimé, prévenant cependant que les prises de décisions ne se feraient pas «en 2023 ou 2024»
 

La place de la femme, une question de «crédibilité»

Helena Jeppesen-Spuhler, membre de la délégation suisse à l’assemblée continentale de Prague et présente à Rome pour la présentation du document, a exprimé son soulagement de constater que toutes les assemblées continentales soulignaient la nécessité de promouvoir le rôle des femmes. «En Suisse, dans certains diocèses, nous avons des femmes qui coordonnent des paroisses, des théologiennes bien formées, aussi bien que les curés de paroisses, qui peuvent faire l’homélie. Cela reflète ce qui peut être possible dans notre Église et ce dont on a besoin», a-t-elle jugé, sans toutefois évoquer la question du diaconat féminin, mentionnée dans l’Instrumentum laboris.

Le rôle de la femme, qui occupe une large place dans ce document, est aussi «une question de crédibilité» au sein des organisations catholiques internationales, a déclaré Helena Jeppesen-Spuhler. «Des choses peuvent être faites au niveau local, d’autres au niveau universel», a-t-elle ajouté, estimant qu’il ne fallait pas attendre «toutes les réponses de Rome». Parmi les 80 non-évêques qui participeront à l’assemblée d’octobre – sur 370 membres –, au moins la moitié seront des femmes et auront le droit de vote au même titre que les évêques.

(cath.ch/imedia/ak/bh)

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