La fête approche. Les dernières invitations à lancer. La crèche à installer. Le sapin à monter. Peut-être la messe de 17h00 ou de Minuit. "Joyeux Noël" à toutes et tous. La peur du souper ou du dîner trop cuit. De la main trop lourde en cannelle dans la petite confiture d’oignons. Du gâteau trop écoeurant. Du service des plats mal organisé : trop chaud, trop froid. D’un invité qui manque de délicatesse ou qui s’emporte après la goutte ! Que de soucis…

J’aime beaucoup cuisiner et inviter, et c’est avec crainte que j’imagine certains repas ! Mais quand je regarde Jésus dans l’Evangile, je ne vois que des repas presque ratés. Avec Marthe et Marie, l’invitation a failli mal tourner. Jésus capte l’attention d’une des deux sœurs tandis que l’autre se sent cantonnée aux tâches matérielles. 

Avec Matthieu, le collecteur d’impôts, Jésus doit faire une mise au point lorsque des grincheux s’exaspèrent de le voir à table avec des pécheurs. 
Invité par le pharisien Simon, Jésus crée un malaise lorsqu’au milieu d’un repas guindé, il accepte qu’une prostituée vienne verser du parfum sur ses pieds, puis les essuie de ses cheveux. 
Lors du dernier souper avec ses douze disciples, Jésus casse l’ambiance en disant que l’un d’eux le trahira. 

Si dans l’Evangile, vous avez déjà lu ces repas au goût de vinaigre, vous aurez remarqué que dans l’imprévu dérangeant, il y a souvent le doigt de Dieu ! 
Par exemple, la nécessité de distinguer l’essentiel du secondaire chez les deux sœurs Marthe et Marie. 
L’intérêt pour les gens mal considérés chez Matthieu. 
Le pardon pour la prostituée repentante. 
L’exemple du service aux autres, indissociable de l’amour, lors du Jeudi soir.

Avant les fêtes, prions que nos repas laissent place à l’inattendu. C’est alors que pourra venir le Dieu de toute grâce, celui qui se fait homme pour s’asseoir à nos tables.

Philippe Charmillot, Pastorale des familles, Delémont