Le billet de Marie-Josèphe Lachat, LQJ 14.06.2025
… mais je suis catholique. Et là, c’est plus compliqué. L’Église institutionnelle n’est pas féministe ! Elle est plutôt l’inverse.
Pourtant elle avait tout, au début, pour l’être ! A commencer par l’agir de celui qui voulait montrer le chemin. Jésus était libre et sa mission était que nous le devenions : « C’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés. » (Ga, 5, 1)
Il voulait l’épanouissement de tout être, quel que soit son genre. Et il a eu des paroles et des gestes très symboliques vis-à-vis des femmes, montrant qu’il refusait qu’elles soient limitées dans leur choix et confinées à un rôle de service. Il réprimande Marthe qui demande que Marie vienne l’aider alors que celle-ci a choisi d’écouter et de prendre la posture de disciple (Lc 10, 38-42). Le plus long débat théologique, il l’a eu avec une femme, la Samaritaine, brisant tous les interdits (Jn 4, 5 – 26). Il relève la femme courbée (Lc 13, 11 – 17) et guérit l’hémorroïsse (Mc 5, 21 – 43,) deux maux propres à leur condition…
Et il confie le noyau de notre foi – la résurrection – aux femmes pour qu’elles l’annoncent aux disciples.
Malheureusement, l’Eglise, en s’institutionnalisant, ne l’a pas suivi. Elle a préféré adopter le patriarcat ambiant avec son pouvoir et sa hiérarchisation des rôles. Elle a oublié le souffle de libération apporté par son Dieu.
Aujourd’hui, les sociétés civiles corrigent peu à peu des siècles de maltraitance faites aux femmes. L’Église catholique tarde à suivre… et c’est hautement dommageable car elle y perd de sa crédibilité : il est des positions qui ne sont plus tenables… aussi bien en termes de savoir, de pouvoir que d’avoir.
L’Église doit retrouver l’agir de son Christ. Le Pape François a entrouvert des portes, le nouveau Pape Léon semble poursuivre : dans son homélie de Pentecôte, il a dénoncé les féminicides et les fractures sociales, ainsi que l’esprit d’exclusion.
Je suis féministe parce que je suis chrétienne…ET je suis catholique, pèlerine d’Espérance.
Joyeux 14 juin !
Marie-Josèphe Lachat