« Votre Père qui est aux cieux fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. » (Mt 5, 45)

Et voici que reviennent à ma mémoire ces multiples cris de détresse : « si Dieu existe il ne permettrait pas que je souffre cela »… la mort, la violence, la maladie, la honte, l’abus, la séparation. 

Dieu ne peut pas contraindre nos vies au bien. Il n’en est pas moins tout puissant dans l’amour qu’il a pour nous. L’amour comme le soleil se lève sur nos jours indépendamment de ce qui se passera au long du jour. Tout comme le soleil apparait à l’aube pour toute l’humanité, Dieu s’offre à chaque être vivant sans chercher à savoir si l’un le mérite plus que l’autre. Il se donne en partage parce qu’il croit en nous, en notre capacité de transformer sa lumière pour que grandisse en nous sa générosité qui peut changer le monde.

Et quand le malheur frappe, contrairement à ce que peuvent parfois nous laisser croire les images horribles diffusées en boucle, c’est bel et bien l’amour qui grandit pour faire face à l’horreur et vaincre le néant. 

La folie de Dieu est d’accepter de glisser dans nos morts parce que lui sait comment la vie se poursuit au-delà. Dieu ne peut nous épargner la mort, alors il meurt avec nous. Il nous sauve dans toutes les morts dont nous sommes victimes.

Jean-Charles Mouttet, Diacre, Service Aumônerie Oecuménique, Hôpital du Jura