Jura Pastoral

Un guérisseur ajoulot très actif à Bulle

Bernard Quiquerez : «Secret, ce mot me fait trembler»

Vu dans le quotidien "La Liberté" du 27 février 2017

Mystère - Ne l’appelez surtout pas «Monsieur». Il déteste ça. Il n’aime pas davantage parler de lui. Pas par coquetterie, ni timidité ou modestie. Bernard Quiquerez affectionne la simplicité, tout simplement. Adepte de la discrétion, ce jurassien originaire de Grandfontaine, installé à Bulle depuis seize ans, a l’habitude de s’occuper des autres. Il écoute, il soigne. Bernard est ce qu’on appelle un guérisseur. Un magnétiseur à temps complet qui lève le voile, dans un récent ouvrage, sur les coulisses de cette pratique…

Par Stéphanie Schroeter

Bernard Quiquerez «Il faut croire en Dieu pour être guérisseur car c’est à lui que nous demandons quelque chose.» Photo Alain Wicht

Bernard, vous n’aimez pas le mot «secret». Pourquoi?
Ce mot me fait trembler! Il signifie quelque chose de dissimulé. On ne peut pas cacher ce qui peut aider les autres.

C’est quoi, en fait, ce fameux secret?
C’est une prière. Une base qui est toujours la même. Une manière de demander qui diffère selon les personnes et les besoins. J’ai reçu cette prière d’une connaissance qui avait la faculté d’arrêter les hémorragies. Elle me l’a transmise et, depuis, je l’utilise. Cela fait 42 ans que je pratique. Le «Patron» est content de moi puisqu’il me garde. Je suis juste un intermédiaire.

Vous dites ne pas aimer être exposé et là, vous vous dévoilez dans un livre, puis dans cette interview…
J’ai souhaité ce livre et je l’ai proposé à l’auteur, Bernard Mugny. Je l’ai encouragé en lui disant que ça changerait sa vie. Il était important pour moi que ce livre soit porteur d’espoir, qu’on le relise de temps en temps. Je reçois beaucoup d’échos positifs depuis sa parution. Je me suis déshabillé dans ce livre pour montrer aux gens qu’il faut toujours aller de l’avant.

Comment êtes-vous devenu guérisseur?
J’ai toujours voulu aider les autres. Le jour de mes douze ans, j’ai eu comme une révélation. J’ai été appelé. J’ai alors juré d’aider les gens. C’est un besoin. J’ai aussi découvert que le secret est quelque chose de fabuleux.

Vous n’avez pas suivi de formation…
Non, il n’y en a pas. Mais on peut écouter des conseils. Soit on a le don, soit on ne l’a pas. Tout passe par la prière.

Il faut donc avoir la foi pour être guérisseur?
Il faut croire en Dieu car c’est à lui que nous demandons quelque chose. C’est mon «Patron».

Pourquoi faites-vous ça?
Pour donner car ça m’apporte, au niveau du coeur, quelque chose d’incalculable. Quand une personne vous dit merci, c’est super. La boîte à bons points explose. C’est devenu une nécessité.

Vous ne serez dès lors jamais un guérisseur à la retraite?
Le jour où j’arrêterai, ce sera lors de mon grand départ chez saint Pierre ou si j’ai un grave problème physique.

Vous avez une spécialité?
Ce que je préfère, c’est préparer les gens à une hospitalisation. Ils me contactent trois jours avant leur entrée à l’hôpital et j’arrive à les calmer afin qu’ils soient détendus avant leur opération. Nous avons fait des tests, il y a quelques années avec des médecins et c’était très positif. La plupart du temps, j’interviens par téléphone, juste avec le nom de la personne.

Avec des limites quand même…
Bien sûr. Il faut tout essayer car l’espérance, c’est déjà la moitié de la guérison! Il y a un effet psychologique. J’estime à environ 95% de réussite dans les cas où il est possible d’intervenir. On ne peut pas faire des miracles pour des maladies incurables mais on peut soulager les souffrances.

Les bébés ou les personnes âgées constituent votre public cible…
C’est vrai, mais je soigne aussi des jeunes. Pour des chagrins d’amour, notamment. Il y a de tout.

Quels sont vos rapports avec les médecins?
Très bons. Les guérisseurs ne les remplacent pas. Ils sont des compléments. Il arrive que des médecins, des chirurgiens, me téléphonent comme dans cette clinique fribourgeoise où les opérations de la prostate ont lieu le jeudi. Ce jour-là, je reçois beaucoup d’appels pour stopper des hémorragies.

Vous percevez un salaire?
Non et je n’arriverais pas à en vivre. Mais je reçois beaucoup de choses. Certaines personnes m’amènent des bouteilles de vin et d’autres de la choucroute. Je trouve ça fabuleux!

Les maux que vous soignez aujourd’hui sont-ils les mêmes qu’à vos débuts?
Il y a, actuellement, beaucoup de cas de déprimes, de stress qui étaient moins nombreux quand j’ai commencé. Les burn-out sont fréquents. J’arrive à de bons résultats, mais il faut un suivi. C’est une victoire de pouvoir aider une personne qui est au fond du trou, qui baisse la tête, qui pleure. Je fais un peu le travail du psy car il faut être à l’écoute. C’est important. Ce matin (lundi, ndlr), j’ai reçu une vingtaine de téléphones comme tous les lundis matin où je ne fais que ça.

Vous devez être fatigué parfois…
Un peu, mais je recharge mes batteries grâce à l’énergie que je donne aux gens qui n’est pas la mienne. Je la demande à mon «Patron» et je la distribue. Cette activité est très prenante, jour et nuit. J’admire mon épouse, ma famille.

Stéphanie Schroeter

 

"Bernard Quiquerez – La vie d’un guérisseur", par Robert Mugny aux Editions Favre.

La biographie express de Bernard Quiquerez

Famille

  • Né le 28 mai 1951 à Grandfontaine dans le Jura.
  • Troisième d’une famille de six enfants. Son père, Joseph, travaillait dans l’horlogerie.
  • Habite à Bulle depuis seize ans. Marié et a trois enfants.

Formation

  • Vendeur en alimentation.
  • A été gérant d’un magasin puis représentant pour des collections de livres.

Musique

  • A été batteur dans deux groupes.
  • A enregistré un 45 tours.

Hobbies

  • La scie musicale. Aider les gens.
  • La vie de famille.

La scie, Jane Birkin et l'abbé Pierre

Bernard Quiquerez Bernard Quiquerez avec sa scie musicale

«C’est dingue d’arriver à faire chanter le métal! J’en ai passé des heures à essayer de faire sortir un son! La scie musicale est comme un guide pour moi. Grâce à elle, j’ai rencontré beaucoup de gens. J’ai joué pendant vingt ans sur la vigne à Farinet en Valais où j’ai fait la connaissance de Jane Birkin et de l’abbé Pierre. Ma passion pour cet instrument a commencé quand je l’ai découvert à la télévision, il y a une quarantaine d’années. J’ai toujours aimé ce qui paraît impossible à réaliser. Je suis allé en France rencontrer l’homme que j’avais vu jouer de la scie musicale dans le reportage. Il m’a dit qu’il fallait trois choses pour pratiquer cet instrument: du courage, l’oreille et de la patience. Il avait raison car c’est très difficile. Il n’y a aucun point de repère! J’ai aussi enregistré un CD intitulé «Bernard et sa scie musicale », c’était pour mes soixante ans, il y a cinq ans. Et puis, je donne des concerts dans des homes pour personnes âgées. Et l’été, je fais de l’animation à Plan-Francey à Moléson.

Contact

Bernard Quiquerez

CP 293

1630 Bulle

079 740 97 47

Le livre !

Bernard Quiquerez - La vie d'un guérisseur, publié aux éditions Favre Bernard Quiquerez - La vie d'un guérisseur, publié aux éditions Favre - Cliquez sur l'image pour les références chez l'éditeur

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