Jura Pastoral

Troisième dimanche de l'avent au Vorbourg

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg Michel Périat, devant notre-Dame du Vorbourg

Michel Périat : « L’Homme est construit comme une cathédrale ! »

Pour la messe du troisième dimanche de l’avent à la chapelle du Vorbourg, c’est à Michel Périat, son ami cardiologue, que Bernard Miserez a confié la tâche d’apporter son éclairage à la question « Qu’est-ce que l’Homme ? ». Après les contes de Pierre Lachat, la Bible de Didier Berret, le médecin s’est attaché à démontrer que le cœur est au centre de toutes les interactions motrices, organiques et cérébrales qui permettent à l’Homme d’avoir « en lui, toute la technologie du monde » et à chacun d’être unique.

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg L'ancienne Chorale romande de Lourdes dirigée par Michel Joliat et accompagnée par Françoise Fromaigeat à l’orgue

Au matin du dimanche 15 décembre, le ciel est gris au-dessus de Delémont. Plus d’une heure avant la célébration de 10h, se garer au-dessus du Vorbourg est déjà utopique : le petit parking est comble et des voitures sont déjà stationnées entre la chapelle et le restaurant du Vorbourg. Dans la chapelle, l’ancienne Chorale romande de Lourdes dirigée par Michel Joliat est en pleine répétition, accompagnée par Françoise Fromaigeat à l’orgue. L’abbé Bernard Miserez, le chapelain, est assis dans sa cuisine où il partage un café avec son ami Michel Périat, le cardiologue qu’il a invité pour « animer » la messe de ce troisième dimanche de l’avent sur les hauteurs de Delémont.

Dans les coulisses
« Non, merci pas de croissant. Je ne mange jamais avant une conférence », concède le médecin originaire et résidant de Fahy, en Ajoie. « Lorsque Bernard Miserez m’a proposé de venir à la chapelle pour livrer un point de vue « médical » à la question « Qu’est-ce que l’Homme ? », je n’ai pas accepté immédiatement. Et là, j’avoue que je suis un peu stressé ».

Pourtant Michel Périat a l’habitude de s’exprimer en public, il est connu notamment pour ses conférences sur les bienfaits du vin et l’histoire de ce nectar en médecine. Aujourd’hui, il ne sera pas question de ce breuvage, même si le vin et la vigne sont cités plus de 440 fois dans la Bible. « Je n’ai pas préparé de texte, mais je sais comment je vais développer mon exposé ».

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg Jolal, 11 ans, avec sa maman, ont fait sonner les cloches

A l’entendre, Michel Périat a même été servant de messe dans son enfance : « Mais je n’ai jamais su à quel moment, il fallait se déplacer, s’agenouiller ou sonner. Je me calquais sur les autres. Etre dans cette chapelle pour parler du cœur, l’organe, n’est pas banal. Il fut un temps où parler du corps dans une église pouvait vous mener au bûcher, à l’image de Michel Servet, médecin et théologien, le premier à décrire la petite circulation sanguine. Dénoncé par Jean Calvin, il a été brûlé vif, avec ses livres, à Genève » (le 27 octobre 1553, N.D.L.R.).

Dix minutes avant le début de la célébration, tous les bancs du sanctuaire sont occupés, ceux de la tribune aussi. Une fois n’est pas coutume, l’abbé Bernard Miserez tend les cordes du clocher à un jeune garçon assis dans le chœur : Jolal, 11 ans, ne se fait pas « prier » deux fois et, avec sa maman, fait tinter les cloches pour annoncer la messe.

Installé un peu à l’écart, Michel Périat semble se concentrer…

L’inventaire anatomique  
Sans son stéthoscope suspendu à son cou, Michel Périat regrette de ne pas avoir un squelette à disposition pour soutenir sa démonstration : « Lorsque l’on regarde un squelette, on constate que sous la voûte formée par le bassin, les jambes sont les deux piliers qui portent tout l’édifice. Une construction qui ressemble à celle d’une cathédrale et qui peut supporter une charge de plus de cent kilos. Pour tenir tout ça, il y a des muscles, des tendons, des ligaments, et de milliers de vaisseaux sanguins pour nourrir les muscles. Il y a aussi tous ces organes interconnectés qui nous permettent de tenir debout, de marcher… ».

Le médecin poursuit cet inventaire anatomique avec les nerfs, le système digestif ou les poumons : « Imaginez que les poumons tout ratatinés d’un enfant encore dans le ventre de sa mère « explosent » littéralement à sa naissance lors de sa première inspiration. Il y a quelque chose de magique dans ce phénomène ».

Puis le cardiologue évoque le foie, la vésicule biliaire, les reins ou le pancréas : « Un organe fantastique qui sécrète exactement la dose d’insuline nécessaire pour permettre au sucre que l’on absorbe d’être transformé et assimilé par les cellules de notre corps ».

Au sommet de l’édifice, il y a le cerveau : « L’homme n’utilise qu’une infime partie du potentiel de cet ordinateur. Dans certaines formes d’autisme, on constate que les personnes atteintes du syndrome d’Asperger peuvent développer des capacités étonnantes, comme mémoriser un bottin de téléphone ».

Le langage du cœur
Au centre de toute cette technologie, il y a bien sûr le cœur, l’organe de prédilection du docteur Michel Périat : « Un beau steak de 250 à 350 grammes, une pompe qui ne s’arrête jamais et qui est indispensable au fonctionnement de tout l’organisme. Quand le cœur s’arrête, c’est tout l’organisme qui cesse de fonctionner. Pour battre, le cœur a besoin d’impulsions électriques et d’oxygène. Le cœur bat plus de 100’000 fois par jour, ce qui représente plus de 36 millions de contractions par an. Le sang circule ainsi dans le corps à travers un réseau de vaisseaux sanguins : les artères, les veines et les capillaires. Les artères véhiculent du sang riche en oxygène du cœur vers toutes les cellules du corps. Les artères se ramifient en artérioles, plus fines, et enfin en capillaires, des vaisseaux sanguins microscopiques, dont la paroi laisse passer l'oxygène et les éléments nutritifs dont ont besoin les cellules ».

Comme Michel Périat l'explique, tous nos organes sont liés d’une façon ou d’une autre pour que l’ensemble du corps fonctionne : « Chaque être est unique, il n’y a pas deux hommes ni deux femmes identiques. On parle de l’évolution, mais l’homme a en lui toute la technologie du monde et sachant que toute cette complexité est issue de l’union de deux cellules - un spermatozoïde et un ovule - il est indéniable qu’un magicien est au-dessus de tout ça. Maintenant, appelez-le comme vous voulez… »

Le médecin retourne alors s’asseoir dans le chœur de la chapelle dans un tonnerre d’applaudissements.

Rendez-vous dimanche prochain
Au moment de reprendre le cours de la célébration, l’abbé Bernard Miserez, remercie son invité : « Evidemment, il ne s’agissait pas d’un magazine santé, mais bien d’une réponse particulière à la question « Qu’est-ce que l’Homme ? ». Comment ne pas être ébloui par la perfection de l’Homme… que Dieu a créé à son image ? Merci à Mchel Périat pour la richesse de son exposé ».

Dimanche prochain 22 décembre, c’est Bernard Miserez lui-même qui apportera son éclairage à la question « qu’est-ce que l’Homme ? » qui aura ainsi traversé les célébrations des quatre dimanches de l’avent…

Pour rappel, les fêtes de fin d’année seront ponctuées par plusieurs célébrations à la chapelle du Vorbourg, le mardi 24 décembre, la messe de minuit (à 24h00 !) sera animée par l’Echo du Vorbourg ; messe du jour, le mercredi 25 à 10h ; le jeudi 26 décembre, messe à 10h. Puis, pour bien commencer l’année 2020 avec Notre-Dame du Vorbourg, des messes seront célébrées à 10h le mercredi 1er janvier et le jeudi 2 janvier.

Pascal Tissier

Question à Michel Périat

Qu'aimeriez-vous trouver derrière la fenêtre de votre calendrier de l'avent ?

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg

La réponse du cardiologue:

"Que le sort des réfugiés soit pris en compte par tous les états"

Crucifix

Troisième dimanche de l'avent

Troisième bougie allumée

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg La "couronne" de l'avent installée dans la chapelle du Vorbourg

Deuxième dimanche de l'avent

Deuxième bougie allumée

Deuxième dimanche de l'avent au Vorbourg La "couronne" de l'avent installée dans la chapelle du Vorbourg

Michel Périat en quelques mots

Troisième dimanche de l’avent au Vorbourg

Michel Périat est Docteur spécialiste en cardiologie et médecine interne et Président du Conseil de la Santé du canton du Jura, membre du Conseil d’administration de l’Hôpital du Jura et conseiller communal à Fahy (JU).
Il a eu différents postes comme assistant puis chef de clinique à l’Hôpital universitaire de Genève en Suisse, a travaillé au National Heart Hospital et Cardiothoracic Institute de Londres.
Il a été médecin chef de l’unité de cardiologie Hôpital du Jura.
Il s'investit aussi dans des activités extra médicales comme Membre cofondateur de la Médicométrie avec les Professeurs Antoine Bailly et Jean Paelinck
Il est l'ancien ambassadeur du Club Prosper Montagné du Jura et il est membre titulaire de l’académie suisse des gastronomes.
Enfin, il est également Conférencier sur l’histoire du vin en médecine et sur la gastronomie.

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