Les reliques
A propos de la vénération de reliques…
Le passage de la bible de Moutier-Grandval au Jura et la « Série de la semaine » dans le QJ ont remis les reliques de saints sur le devant de la scène. Mais ce sujet n’est pas seulement à traiter sous l’éclairage de l’anatomie et de l’histoire. Qu’en dit l’Eglise aujourd’hui ? Benoît XVI soulignait en 2005, que « l’Eglise n’oublie pas qu’il s’agit de pauvres ossements humains, mais qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance transcendante de Dieu ». La plupart des églises conservent dans leur autel des restes des saints. Certains suscitent l’affluence, comme la chasse contenant les reliques de Ste Thérèse de Lisieux. Mais attention ! Vénérer n’est pas adorer. Les reliques apportent seulement un support matériel à la foi. Elles ne sont pas l’objet de la foi. L’Eglise prend soin de distinguer la vénération, un acte religieux adressé aux saints, de l’adoration, un culte rendu à Dieu seul. Le reliquaire n’est en aucun cas un ostensoir ou un tabernacle. Il est un relais de la prière vers le Père. Le plus important n’est donc pas tant la relique elle-même, ni le pouvoir de guérison que l’on a pu lui attribuer, mais bien la personne et la vie du saint, dans ce qu’il peut nous apprendre et nous apporter. Qu’a-t-il ou qu’a-t-elle à nous dire aujourd’hui ? Une autre explication est importante : notre foi a besoin de racines pour grandir. En nous remémorant les saints et saintes qui dans leur temps ont cherché à vivre au plus prêt de leurs convictions, nous revenons aux racines de notre foi. Nous nous inscrivons dans la continuité de ces milliards de personnes qui ont cru à la résurrection et ont reflété l’évangile dans leur vie quotidienne.
Philippe Charmillot, Delémont